La Maja nue de Francisco de Goya y Lucientes
Voilà donc une beauté ibérique nue que nous propose Goya.
Répandue confortablement sur une méridienne cette pose contraste avec le tableau de Courbet « l’origine du monde ».
Là encore le corps de la femme est sujet à admiration… Goya comme Courbet ne cache rien dans une pudibonderie inutile… L’un comme l’autre chantent la beauté du corps féminin…
Les dentelles invitent au plaisir, comme un écrin pour ce corps qui s’offre.
Baudelaire … dans son poème « la beauté » illustre merveilleusement ce tableau…
Je suis belle, ô mortels ! comme un rêve de pierre,
Et mon sein, où chacun s'est meurtri tour à tour,
Est fait pour inspirer au poète un amour
Éternel et muet ainsi que la matière.
Je trône dans l'azur comme un sphinx incompris ;
J'unis un cœur de neige à la blancheur des cygnes ;
Je hais le mouvement qui déplace les lignes,
Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris.
Les poètes, devant mes grandes attitudes,
Que j'ai l'air d'emprunter aux plus fiers monuments,
Consumeront leurs jours en d'austères études ;
Car j'ai, pour fasciner ces dociles amants,
De purs miroirs qui font toutes choses plus belles :
Mes yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles !